Sylvaine Hélary - Spring Roll / Printemps

Luc Bouquet, ImproJazz

Il faudra sans cesse revenir sur Printemps.

Printemps : éclosion des passions, éclosions des révoltes. Printemps : printemps arabe, printemps érable, printemps des chocs, rite of spring. Un leitmotiv demande l’échappée. Saxophone et flûte s’associent en dissonances-dissidences, martèlent quelques tendres provocations. Ceci est chose de beaux artisans : en attestent ces ateliers sonores aux stridences graves. Puis la parole, le verbe, l’assemblage. Puissance de la parole sur la musique et la musique n’est plus. Puis revient (saxophone en gémissement moléculaire). Puis à nouveau la parole, le débroussaillage. Cut. Il faudra revenir sur ce Printemps.

Il faudra sans cesse revenir sur Spring Roll. Il faudra revenir sur ces contrepoints west-coast (flûte-saxophone, saxophone-piano) virant rapidement en inquiétude sourde. La  valse pourra être décalée, tragique. Les turbulences seront de courtes durées mais toujours s’intercaleront de riches contrepoints.

Il faudra sans cesse revenir à Sylvaine Hélary, compositrice  aux mille reflets et improvisatrice trop inédite ici. Et l’on reviendra sur ses irréprochables partenaires : Antonin Rayon, Hughes Mayot, Sylvain Lemêtre. Oui, on y reviendra.