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Killing Spree

NagativeHate, Pavillon 666, 8/10

Toujours à la recherche du bizarre, de l'extravagant, de l'ingénieux, c'est ce que vous pourriez penser de moi en regardant mes critiques. Et bien aujourd'hui ne fera pas exception à la règle puisque c'est bien un OVNI que nous allons étudier ensemble. KILLING SPREE ne veulent aucunement ressembler aux autres crossover/fusion etc, ils veulent distiller toutes leurs influences et être les plus libres possible musicalement parlant. C'est donc dans un registre de « Free Metal » que KS évolue, un mix de Metal et d'improvisation libre, et c'est à travers leur premier album éponyme qu'ils nous présentent leur musique. Rien que la composition du groupe nous montre l'exotisme de la chose : le groupe est un trio composé d'un saxophoniste, d'un bassiste et d'un batteur ! Vous avez dit bizarre ?

Effectivement le concept peut paraître assez absurde à première vue. Mais passé les hésitations et questionnements, on plonge dans un univers cohérent. « Stinky Flower » ouvre donc le bal. Avant l'écoute, je me demandais comment allait être mise en scène le saxe. J'ai mes réponses. Oui, « mes », car plusieurs interprétations sont possibles quant au rôle des cuivres de Matthieu Metzger. Si sur des titres comme « Stinky Flower » déjà cité plus haut où « Our Endless Boring Loop », ils peuvent endosser le rôle d'instruments solistes et donc nous faire penser à une six cordes, sur des titres tels que « This Song Begin Like A Hit » à quelques moments ou encore « The Brain Sucking Exercice », ces instruments se retrouvent placés en section rythmique et nous offrent des riffs lourds de par la force dégagée par l'ensemble. La basse, généralement distordue à l'extrême, se marie parfaitement avec les saxes dits « rythmiques » développant une puissance incomparable que la batterie fait augmenter encore et encore.
Mais là n'est pas la seule force du groupe. La talkbox conçue par le même Matthieu assombrit énormément la perception que nous avons de l'album en modifiant sa voix à l'extrême avec des effets étranges que l'on ne peut réellement déchiffrer... Viennent ensuite les divers effets sonores et autres Fx que le trio ne manque pas d'utiliser.
Une certaine cohérence, oui mais jusqu'à quel point ? Car si l'on est, au début, conquis par la musique de KS, les oreilles peu expérimentées dans le genre peuvent aussi s'y perdre. L'univers du groupe est lourd et très vaste, ce qui renforce le sentiment d'incompréhension et, petit à petit, de perte dans la musique. On préférera alors des musiques sans réelles extravagances et aux tempos simples comme « Our Endless Boring Loop » (encore) pour ne pas se perdre davantage. Les titres « Monde Froid » ou « Dismembered Carmen Vs Emma Peel » sont donc à exclure pour la raison énoncée précédemment.

L'opus du trio est un univers bien à part, et comme tous les univers, on y accroche ou, au contraire, pas du tout. On se conforte dans les rythmes plus accessibles, laissant malheureusement de côté des rythmes intéressants mais trop extravagants (du moins pour moi). Alors, non, ce n'est pas un album mauvais, au contraire, KILLING SPREE a réussi à créer son style, son distilla, son enfant et même si je n'accroche pas à toute la musique produite, en ça c'est un très bon album.