Ceccaldi/Negro/Ceccaldi/Chennebault - La Scala

Philippe Méziat, Jazz Magazine * * * *

Renseignement pris à la source, « La Scala » est à la fois le nom du groupe et le titre du CD. Et les différentes pièces qui en constituent le programme sont le fruit d’écritures individuelles, ou collectives [bien que sur la pochette le nom du pianiste apparaisse en gras parmi ceux de ses complices. NDLR]. Tout cela n’ayant guère d’importance en définitive, quand la musique est si convaincante ! Cela commence (Zapoï, de Roberto Negro) par un mystérieux violoncelle, auquel le piano répond en douceur, avant que ne s’élève un chant à l’alto, repris par les trois instruments. Interlude sombre. Echanges libres, qui permettent l’irruption de la percussion. On passe d’un univers chambriste très affirmé et même très savant à des atmosphères d’improvisation qui doivent tout au jazz le plus rebondissant, et on circule de la tendresse à l’envol, de la médiation à la révolte, de la nuit à la lumière, le tout avec une science des transitions consommée. Comme l’humour n’est pas absent (Deuxième Service) de tout ce charivari, on en redemande volontiers ! Ce collectif tricote en effet de bien beaux lainages, à l’endroit comme à l’envers, et puisque l’occasion nous en est donnée, osons la question : « usque non ascendam ? » (jusqu’où monterai-je ?). Avouez qu’à propos d’une échelle, ça tombe bien. En tout cas moi, je ne m’en lasse pas…